Scénariste de BD, romancier, grand reporter mais aussi universitaire et ancien directeur de l’IUT journalisme de Bordeaux, devenu l’IJBA, le père de Valérian et Laureline a été couronné lors du dernier festival d’Angoulême.
Pierre Christin vient d’être récompensé par le Prix René Goscinny 2019. Ce prix, très connu parmi les amateurs et les professionnels de BD, distingue son dernier ouvrage, Est-Ouest (éditions Dupuis, dessins de Philippe Aymond), ainsi que l’ensemble de son œuvre.
Pierre Christin se lance dans la bande-dessinée au milieu des années soixante et crée le personnage de Valerian avec Jean-Claude Mézières. Valerian déboulera sur grand écran en 2017 (un film signé Luc Besson), cinquante ans exactement après avoir pointé son nez dans les pages de Pilote. Christin est aussi l’homme qui va arracher la BD à l’univers de l’enfance et créer une bande-dessinée plus adulte, plus intellectuelle, voire plus politique. Son compagnonnage avec Enki Bilal va hanter les grandes fractures du XXe siècle (Les Phalanges de l’Ordre Noir, Partie de chasse). Avec Annie Goetzinger, il crée un univers plus fragile, plus intime, plus féminin aussi (La Demoiselle de la Légion d’honneur).
Romancier (L’Or du zinc), Pierre Christin est aussi un essayiste très écouté et un merveilleux conteur. Il est également un universitaire reconnu. Etudiant à Sciences PO, il enseigne aux Etats-Unis avant de rejoindre l’Université de Bordeaux où il prend en mains le devenir de l’IUT de Journalisme, une autre aventure spatio-temporelle qui naît la même année que Valerian (1967). Cette école de journalisme provinciale est aujourd’hui la première des écoles publiques dans sa catégorie et s’appelle l’IJBA. Pour cela aussi, Pierre Christin mérite une récompense et elle lui est accordée en permanence : 2 000 diplômés ont eu accès aux métiers du journalisme grâce à lui.