Hommage à Frédéric Leclerc-Imhoff

Crédit : Sam Cottet

Un ami de l’IJBA s’est éteint lundi 30 mai au bord d’une route, non loin de Severodonetsk, dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine. Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, journaliste reporter d’images, diplômé en 2014 du master Journalisme de l’IJBA, travaillait depuis six ans pour BFMTV. Il effectuait sa deuxième mission dans le pays depuis le déclenchement de la guerre, le 24 février dernier. Selon les autorités françaises, il a été victime d’un tir d’obus russe alors qu’il avait pris place dans un convoi, pour couvrir l’évacuation de civils ukrainiens fuyant les combats. Maxime Brandstaetter, qui l’accompagnait, a été légèrement blessé. Leur fixeuse ukrainienne, Oksana Leuta, est indemne.

Les hommages se sont multipliés, au plus haut niveau des Etats français et ukrainien, dans les médias et sur les réseaux sociaux, depuis l’annonce de cette glaçante nouvelle. Sur l’antenne de BFMTV, Ulysse Gosset a évoqué son jeune confrère décédé comme « l’un des plus brillants journalistes de la rédaction ».

On ne saurait dire si Frédéric, quels qu’en soit les louables motifs, aurait apprécié cette mise en lumière. Nul hasard s’il avait choisi d’être derrière la caméra plutôt que devant. Ceux qui l’ont accompagné au cours de sa formation à Bordeaux se souviennent d’un étudiant discret – ce qui ne l’empêchait pas d’être très amical – mais aussi impliqué, rigoureux, doté d’un très beau sens de l’image. Un de ces étudiants sur qui l’on pouvait toujours compter, au sein d’une promotion aussi passionnée que soudée. Une bonne douzaine de ses camarades se sont retrouvés spontanément pour lui rendre hommage, à Paris et à Bordeaux, au soir du 30 mai. Toutes et tous ont souligné sa gentillesse, sa bienveillance, son humilité, son sens de l’écoute, sa douceur, son ouverture d’esprit. Ses engagements d’homme et de citoyen, aussi, qu’il défendait avec ferveur, et beaucoup d’humour.

Ses amis évoquent tout autant son professionnalisme, son attachement fort au journalisme et à ses valeurs. Frédéric n’était pas imprudent. Il s’était formé pour travailler en zone de conflit. Il faisait son métier avec conviction, et l’a fait jusqu’au bout.

Toute la communauté de l’IJBA, et au-delà celle de l’université Bordeaux Montaigne, est envahie d’une infinie tristesse. Ses étudiantes et étudiants, enseignantes et enseignants, tous ses personnels adressent une profonde pensée à la famille de Frédéric, à ses proches et amis, à ses confrères et consœurs de BFMTV. Leur peine est la nôtre. Leur deuil est le nôtre.
Un ami s’est éteint, lundi 30 mai, sur une route du Donbass.
Nous ne l’oublierons pas.
Nous nous souviendrons qu’il est mort pour informer.
Envers et contre tout.

En réponse aux nombreuses sollicitations reçues ces derniers jours, une cagnotte en ligne est ouverte aux diplômés de l’école, étudiants et personnels qui souhaiteraient y contribuer, conjointement avec l’Association des diplômés de l’IUT Journalisme et de l’IJBA.

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