Vu des sommets, l’air est plus pur ?

Pour Jean-Marc Farini, natif de Chamonix et qui dirigea cette station pendant plusieurs années, cette expérience de création de toutes pièces d’une grande station au Caucase rappelle l’excitation de la période du Plan Montagne en France, dans les années 1960 : des espaces à modeler, des infrastructures à concevoir puis à réaliser. Il s’étonne des polémiques négatives qui ont précédé l’ouverture des JO. Pour lui, le défi a été relevé par une équipe internationale extrêmement performante, mêlant l’expérience française de création et de gestion des domaines skiables (c’est en venant skier dans les stations françaises que V. Potanine a décidé de s’adresser à la Compagnie des Alpes), celle des Suisses dans la conception des pistes de descente, celles des firmes autrichiennes et française de construction de remontées mécaniques et bien sur la volonté des Russes d’apprendre très vite à maîtriser ces nouvelles techniques, leur engouement pour ces nouveaux métiers.

Pour lui, le résultat est clair : les Russes disposent désormais d’une vraie station de classe internationale (on compte déjà plus de 25000 lits dans l’ensemble des « villages » de Krasnaïa Poliana) dont le rapport qualité/prix sera un facteur réel d’attraction par rapport à la concurrence européenne. Les représentants de la classe moyenne férue de sports d’hiver préféraient jusqu’alors les stations alpines, attirés par la qualité des prestations. Ils auront désormais cela « à domicile ». Seules ombres au tableau selon lui, le manque de coordination entre les différents « villages » de ce complexe géant qu’il faudra bien un jour relier, mais aussi l’obtention difficile des visas pour les étrangers et le coût des billets d’avion vers Sotchi qui vient alourdir le prix de ces séjours.

Et le ski dans tout cela ? Pendant les JO, les pistes étaient fermées aux visiteurs et nous n’avons pas pu les tester. Mais à voir le regard lumineux de notre hôte à l’évocation des longues pistes noires de Roza Khoutor (la « Crazy Khoutor » fait 4649 m de long avec un dénivelé de 1200 m !) et des immenses possibilités de hors-piste, j’ai bien envie de retourner à Krasnaïa Poliana, surtout si on m’aide à trouver une place dans un des chalets en bois du village d’altitude. Mais pour J-M. Farini, l’affaire ne fait aucun doute : cette station toute neuve ne fait qu’entamer une longue existence et il travaille déjà sur les activités estivales qui devraient permettre d’attirer les touristes en dehors de la période de ski.

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