Sotchi 1. 13 février Les Arméniens mettent le feu à Sotchi…

Tout le monde sait naturellement que Sotchi et surtout Adler, là où est construit le parc olympique, est la plus arménienne des villes russes. Ils y constituent juste 20% de la population ! Et comme La Croix avait commandé aux étudiants un article sur eux, la journée fut arménienne. Cela tombait bien car justement aujourd’hui, la communauté célébrait la fête de Terendez, fête païenne du feu que l’église apostolique arménienne a transformée en cérémonie de présentation à Dieu. Nous nous sommes donc retrouvés à 17h00 devant la petite église de Saint Sarkis, achevée en 1998 dans ce qui reste de quartier charmant à Adler, entre plusieurs grands hôtels modernes, juste derrière la plage. Après la prière dans l’église, tout le monde s’est rassemblé autour d’un grand feu de bois allumé par deux des athlètes arméniens présents aux JO. Le jeu consiste, comme à la Saint Jean, à sauter par-dessus les flammes. Surtout les jeunes couples qui doivent sauter en se tenant par la main et si par malheur ils se lâchent, c’est bien sur très mauvais signe. L’ambiance était particulièrement bonne enfant et nos amis Arméniens très intrigués par ces jeunes Français, dont une étudiante noire, qui leur posaient des questions sur la signification de tout cela.

Mais qu’on se rassure, nous n’avons pas abordé ce qui pourrait fâcher : ni les sorties répétées du gouverneur de Krasnodar, le célèbre Aleksandre Tkatchev, oligarque local enrichi lors des privatisations, qui avait déclaré en 2003 « ces noms de familles qui se terminent en -ian, -dze, -chvili ou -ogly (c’est-à-dire les noms de familles arméniens, azéris et géorgiens les plus courants…) sont illégaux, tout comme leurs porteurs » ; ni les heurts assez sévères (il y eut un mort côté arménien) qui opposèrent, en mai 2012, Arméniens et travailleurs caucasien présents sur les chantiers. Il y eut alors une série de manifestations que l’administration locale s’évertua à apaiser alors que diverses forces en présence, y compris les cosaques, tentaient de les utiliser pour renforcer les pratiques nationalistes et xénophobes assez courantes dans la région.

Allez, il fait beau sur Sotchi et le coucher de soleil sur la plage d’Adler était idyllique.

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